Décryptage du décret sur l’agrivoltaïsme
Très attendu par les filières agricoles et les acteurs de la transition énergétique, le décret sur l’agrivoltaïsme a été publié au Journal ...
Il y 3,5 milliards d’année les premiers organismes vivants apparaissaient sur notre planète. Cette biodiversité, indispensable à la vie sur terre, nous fournit quotidiennement de nombreux services tels que la production d’oxygène, nourriture, médicaments, elle participe également à la préservation de la qualité de notre eau et à la fertilisation de nos sols. Sur les 1,8 millions d’espèces connus (sur une diversité estimée à 100 millions) un million d’entre elles sont menacées d’extinction à moyen terme.
Nous vivons actuellement la 7ème extinction de masse. Contrairement aux extinctions de masse passées, celle-ci est largement attribuée à l’activité humaine et à ses effets sur les écosystèmes de la Terre. Au cours des dernières décennies, la destruction des habitats naturels, la déforestation, la pollution, le changement climatique, la surpêche et d’autres activités humaines ont provoqué un déclin dramatique de la biodiversité.
La perte de biodiversité réduit la résilience des écosystèmes face aux perturbation entraînant des déséquilibres écologiques. Il est donc essentiel d’agir dès maintenant pour ralentir et inverser cette tendance. La conservation des habitats naturels, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la sensibilisation du public à l’importance de la biodiversité sont autant de mesures cruciales pour lutter contre ce phénomène.
En tant qu’acteur majeur de la transition énergétique, nous ne pouvons ignorer ce phénomène et avons la responsabilité d’intégrer la préservation de la biodiversité dans notre stratégie de développement et durant toute la durée de vie de nos actifs de production d’énergie renouvelable : depuis la conception jusqu’au démontage !
La collaboration avec des experts locaux est primordiale. Chaque région a ses particularités, c’est pourquoi nous travaillons étroitement avec les acteurs locaux afin de maximiser les bénéfices environnementaux, économiques et sociaux de nos projets. Notre approche repose sur une consultation approfondie des communautés et des parties prenantes locales, en impliquant des spécialistes du territoire. Grâce à cette collaboration, nous sommes en mesure d’identifier les opportunités et les défis spécifiques à chaque site, ce qui nous permet de concevoir des projets intégrés dans leur environnement et qui de fait seront durables.
Nous œuvrons pour développer des relations de long terme au profit du développement durable et de la transition énergétique. Pour le parc solaire de Volgelsheim (68), nous avons par exemple travaillé en étroite collaboration avec le Conservatoire Naturel des sites Alsaciens pour préserver une espèce d’oiseau : le faucon crécerelle. Grâce à ce partenariat local, nous avons pu définir les meilleures mesures à prendre et avons installé deux nichoirs à proximité du site.
Cette démarche s’inscrit dans un processus global. Avant toute chose, nous évitons les sites à forts enjeux écologiques . Nous maximisons notre développement sur des sites dégradés. La biodiversité, c’est 20 % à 25 % du budget et 25 % du temps de développement de nos projets.. La notion de protection de la biodiversité est essentielle et nous guide à chaque étape de nos projets, développement, conception, exploitation.
Alors, concrètement, comment ça se passe sur le terrain ?
Une étude d’impact est systématiquement menée en amont de l’implantation d’éoliennes ou de centrales solaires afin d’identifier le capital naturel du site et les mesures à mettre en place pour le préserver. En effet, les études menées en début de projet sont une étape clé pour développer un parc respectueux de son environnement et qui sera donc durable !
Cette méthode se poursuit tout au long du développement du projet. Les résultats de l’étude d’impact écologique guident et permettent d’adapter la construction du projet aux spécificités du site. Après avoir évité les zones à enjeux écologiques comme les couloirs de migration ou les habitats protégés, nos écologues partenaires et l’équipe projet ajustent le projet en travaillant à la mise en place de mesures visant à réduire au maximum l’empreinte que pourrait avoir le développement d’un parc sur son environnement immédiat.
Par exemple, nous mettons régulièrement en place des mesures de bridage ; c’est-à-dire que nous arrêtons des éoliennes à certains moments notamment lors des périodes de migrations des oiseaux.
Par ailleurs, si cela est nécessaire, nous compensons les éventuelles conséquences de l’installation en aménageant d’autres zones favorables au développement de la biodiversité. Par exemple, pour le parc solaire de L’Épine dans les Hautes-Alpes, 80 ha d’îlots de sénescence ont été créées. Ce sont des surfaces forestières sur lesquelles les arbres peuvent accomplir leur cycle de vie naturel entier jusqu’à leur effondrement et décomposition complète. Ces zones sont bénéfiques pour protéger les insectes et les chiroptères.
Toutes les mesures prises font ensuite l’objet d’un suivi sur le long terme, afin de vérifier qu’elles ont effectivement permis de préserver l’écosystème local. C’est l’un des engagements pris par ENGIE Green dans le cadre du label TED pour Transition Énergétique Durable, qui s’applique à chacun des projets autour de trois thématiques : territoires, nature & biodiversité et climat. Nos actions en faveur de la protection de la biodiversité vont bien au-delà de la démarche réglementaire commune aux différents acteurs du secteur. Lorsque le parc est en fonctionnement, notre équipe d’écologues, en collaboration avec nos partenaires locaux, étudie l’efficacité des mesures proposées dans l’étude d’impact avec des suivis écologiques programmés durant plusieurs années consécutives. L’ensemble des données brutes récoltées lors de ces études sont partagées avec le grand public via des plateformes publiques, conformément à nos engagements du pilier « Nature » inscrits dans la charte de notre Label TED.
Il y a deux projets sur lesquels j’ai eu la chance de travailler qui m’ont particulièrement marqué. Le premier est celui concernant l’étude d’équivalence compensatoire visant à identifier des mesures compensatoires alternatives et quantifier leur efficacité écologique. Cette démarche, unique en France au moment de son lancement en 2014, a permis de faire avancer la recherche dans le domaine de la préservation de la biodiversité sur les parcs éoliens et d’encourager la poursuite de projets innovants de compensation au sein d’ENGIE Green. L’identification de ces mesures nous a permis d’étoffer nos propositions d’aménagement dans le cadre du développement des projets éoliens.
Le second projet qui m’a marqué, mon coup de cœur, est celui du parc éolien du Mont de la Grévière. Nous avons mis l’agroforesterie au service de la biodiversité en signant un partenariat avec un agriculteur bio et co-financé la plantation d’arbres d’essences variées sur deux parcelles d’une surface totale d’environ 18ha. Si ce projet est réussi, c’est grâce au travail de collaboration mené avec l’Association Française d’Agroforesterie et une association locale nommée « ReNard ». Ces deux associations suivent depuis maintenant 5 ans, l’accompagnement des mesures proposées pour évaluer leur efficacité.
S’ils m’ont particulièrement plu, c’est parce qu’ils ont été construits avec des partenaires locaux comme la fédération de chasse de la Marne, des scientifiques reconnus notamment le Museum National d’Histoire Naturel, des services de l’Etat dont la DREAL qui a d’ailleurs été moteur dans la démarche initiée et enfin avec des chambres d’agriculteurs (Ardennes et Marne) qui se sont montrées très impliquées.
La technologie et l’intelligence artificielle s’invitent aussi dans la protection de la biodiversité. En effet, pour éviter les collisions avec la faune volante, certaines de nos éoliennes situées à proximité de zones sensibles sont équipées d’un système de détection et d’arrêt des éoliennes. 4 caméras positionnées sur le mat filment en continu le ciel et l’activité avifaune dans un rayon de 300m autour de l’éolienne. Cette dernière s’arrête dès qu’un risque est détecté. Grâce aux avancées technologiques, les oiseaux peuvent s’épanouir en toute sérénité à proximité de nos parcs éoliens. Ce projet innovant a été développé par des structures externes mais nous avons pu nous impliquer fortement dans son développement aux côtés de nos partenaires écologues et fournisseurs. Une coopération qui permet de faire évoluer leurs outils et la préservation de la faune volante.
Je considère la technologie et l’innovation comme des outils indispensables pour opérer une transition énergétique encore plus durable. Toutes les recherches menées et les projets en cours nous offrent des ressources non négligeables pour préserver davantage la biodiversité et s’inscrivent dans un processus continu d’amélioration de nos méthodes de travail.
En tant que leader de l’éolien et du solaire, nous nous devons d’associer le fond et la méthode. Nous nous devons de produire une énergie toujours meilleure pour la planète en nous assurant que la manière de la produire n’ait pas l’effet inverse. Nous développons une démarche exemplaire et j’espère que notre action pourra inspirer d’autres acteurs industriels dont les activités sont en lien avec le vivant.
La raison d’être de mon équipe reflète parfaitement les engagements pris par ENGIE Green pour la préservation de la biodiversité :
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