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Aménagement de gîtes à chiroptères
Aux abords de certains parcs éoliens ou solaires, les chiroptères, ou chauves-souris, représentent un enjeu très important. Pour préserver ces espèces protégées ENGIE Green propose parfois d’aménager des gîtes, configurés selon les spécificités des espaces disponibles.
Les chiroptères : 34 espèces protégées en France
En France, 34 espèces de chauves-souris sont recensées. Elles sont toutes protégées, en vertu de l’arrêté ministériel du 23 avril 2007. Le cycle annuel des chiroptères est rythmé par les quatre saisons. Hors période d’hibernation, ils chassent quasiment exclusivement la nuit et se réfugient durant la journée dans des sites obscurs. Ils privilégient deux types de gîtes en fonction de la saison : froids et humides pour hiberner ; chauds et secs en été pour passer la journée à l’abri.
Si les constructions humaines offrent de bonnes conditions de refuge aux chauves-souris – température, hygrométrie, luminosité, espace… – elles sont toutefois de moins en moins propices à leur accueil au fil du temps. En conséquence, les espèces anthropophiles, c’est-à-dire qui vivent dans des lieux fréquentés par les hommes, voient le nombre de gîtes potentiels disparaitre progressivement.
Où peuvent être aménagés les gîtes pour les chiroptères ?
L’aménagement de gîtes par ENGIE Green permet aux espèces présentes d’hiberner, de s’isoler, de transiter ou de se reproduire. Plusieurs types d’aménagement peuvent être réalisés. Ils sont définis selon les spécificités du site et de l’activité anthropique contiguë à la zone choisie :
- Aménagement de bâtiments existants : des gîtes peuvent être mis en place dans les caves, greniers et combles, escaliers permettant d’accéder au clocher d’une église, chaufferies, galeries de captage d’eau…
- Réhabilitation d’infrastructures et de sites abandonnés : peu fréquentés, ils sont propices à l’aménagement de gîtes. C’est le cas par exemple des tunnels ferroviaires, des blockhaus ou des falaises, avec pose de grilles pour en empêcher l’accès à l’homme. La mise en place d’une signalétique spécifique expliquant la démarche et pourquoi le site est fermé est nécessaire : elle permet à la fois d’informer le public et de le sensibiliser à la préservation des chiroptères.
- Pose de gîtes artificiels : cette troisième option est possible quand la zone, un milieu boisé en zone humide, calme et très fréquenté par les insectes, est dégagée. Les chiroptères pourront ainsi facilement aller et venir et trouveront de quoi chasser.
A noter que, dans tous les cas, ENGIE Green planifie ces installations avec un expert des chiroptères qui prend en compte toutes les spécificités du site. Cela évite ainsi tout risque de dérangement ou de construction pour les chauves-souris.
Quelles précautions prendre lors de l’aménagement de gîtes ?
Pour choisir la bonne implantation des gîtes et assurer le succès de la démarche, ENGIE Green est vigilant sur trois points principaux :
Eviter toute gêne pour les chiroptères en implantant les gîtes à une distance suffisante des éoliennes.
Etudier l’activité des chiroptères en amont des projets pour proposer l’installation de sites d’accueil adaptés aux espèces.
Identifier les enjeux pour les espèces spécifiques en évitant tout recours à des traitements chimiques dans le périmètre des aménagements.
X3 la population de chiroptères, à Hambers en 2 ans, après l’aménagement par ENGIE Green des combles d’une chapelle.
X2 la population de Barbastelles d’Europe dans le tunnel de Thonnance-les-Moulins après 8 ans de suivi.
Les projets menés par ENGIE Green
De nombreuses mesures d’accompagnement d’aménagement de gîtes pour les chiroptères ont déjà été mises en place par ENGIE Green, aux abords d’une dizaine de sites éoliens et de trois centrales photovoltaïques, aux quatre coins de l’Hexagone. Le bilan est très positif : par exemple, l’aménagement d’un tunnel à Thonnance-les-Moulins (Haute-Marne) a permis de doubler la population de Barbastelles d’Europe après huit saisons de suivi.
Au terme de la 1ere année de suivi par le CPIE Sud Champagne (Centre permanent d’initiatives pour l’environnement), des propositions d’aménagements avaient été réalisées et avaient conduit à la pose de cloisons en bois visant à réduire le courant d’air et à accroitre l’obscurité à l’intérieur de l’édifice en 2010. Des micro-gîtes destinés à favoriser la capacité d’accueil pour les chiroptères en transit ou en hivernage ont été installés en 2011.
Un effectif record de 51 chauves-souris a été dénombré le 15 janvier 2016. Depuis les aménagements, on constate une diversification des espèces hivernantes : historiquement, le tunnel n’était connu que pour l’hivernage de la Barbastelle. Désormais, le site semble accueillir de plus en plus régulièrement d’autres espèces. Et, à Hambers (Mayenne), où les combles de la chapelle Saint-Yves ont été aménagés, la population de chiroptères a quasiment triplé en deux ans.
Des leviers pour optimiser la démarche
Pour accroitre l’efficacité des mesures, plusieurs initiatives complémentaires peuvent être prises :
- Restauration des milieux naturels, comme les zones humides, les îlots de sénescence, les milieux bocagers, les forêts alluviales…
- Mise en réserve des parcelles situées à proximité du parc éolien et identifiées comme favorables aux chiroptères.
- Plantation d’un réseau de haies, d’allées, de vergers avec des arbres fruitiers d’anciennes variétés gérés de manière extensive.
Par exemple, ENGIE Green a financé en 2016 la restauration d’un ancien verger conservatoire. Un hectare d’un vergers de pommes de variétés anciennes a ainsi été nettoyé par l’association locale de chasse sur Les Fougerets en Bretagne. Par ailleurs, ENGIE Green, a cofinancé en 2019 la plantation d’arbres agroforestiers sur deux parcelles agricoles d’une surface totale de 18 ha environ dans les Ardennes. L’objectif ? Créer différents niveaux de végétation sur ces parcelles en y intercalant des lignes enherbées et plantées d’arbres et d’arbustes. Un suivi environnemental de ces parcelles pour cinq ans minimum est prévu, en partenariat avec l’Association francaise d’Agroforesterie et le Regroupement des Naturalistes Ardennais (ReNArd).
Ces aménagements présentent de nombreux avantages : Ils participent au renforcement d’un réseau de gîtes utile aux déplacements des chauves-souris. Ils sont considérés comme efficaces par les associations et les services de l’État. Et quelques inconvénients : tous les sites éoliens ou solaires ne sont pas forcément adaptés. Par exemple, il ne sera pas possible d’installer des gîtes si la ressource alimentaire ne semble pas présente aux alentours (présence de mares attirant les insectes par exemple). Les chauves-souris souffrant d’une mauvaise image auprès du grand public, la mise en place des aménagements peut être difficile. Il est donc important d’y associer une sensibilisation du public quant à la nécessité de préserver ces espèces.
Une démarche qui s’inscrit dans le label TED
En mai 2022, le Groupe ENGIE a lancé le label TED, pour Transition Énergétique Durable, en partenariat avec le leader mondial de la certification Bureau Veritas. Une initiative innovante et durable qui vise à accélérer le développement des énergies durables en France. Ce label comprend neuf engagements dont trois spécifiquement dédiés à la nature.
La démarche d’aménagement de gîtes pour chiroptères s’inscrit pleinement dans les principes du label TED. ENGIE Green mène ainsi de nombreuses études écologiques sur ses sites éoliens et photovoltaïques en développement et exploitation. Elles sont réalisées en partenariat avec des bureaux d’études spécialisés indépendants signataires, de la « charte d’engagement des BE » du Ministère de la Transition Ecologique. Les résultats de ces études nous amènent à implémenter des gîtes à chiroptères lorsque cela est possible. Cela permet en effet de préserver le cadre de vie des chauves-souris et d’engager des actions d’information/sensibilisation du grand public. Les équipes d’ENGIE Green sont aussi sensibilisées à ces enjeux de préservation des espèces lorsqu’elles développement un projet.
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